Une jeune femme du nom de Sara n’éprouve pas de connexion significative avec le monde, les autres êtres humains et elle-même. Inconsciemment, elle trouve refuge dans son cellulaire, objet qui interfère dans l’ensemble de ses activités. Un jour, alors qu’elle se trouve au milieu d’une piste cyclable, absorbée par son portable, elle entre en collision avec une hipster en patin à roues alignées. Son téléphone lui glisse des mains et tombe dans un égout. Sans cellulaire, Sara perd tous ses repères. Sa quête vers l’achat d’un nouveau téléphone la transportera dans une étonnante aventure.
Avec Horizon, j’ai voulu explorer, de manière ludique et sous le thème du réalisme magique, les effets d’un usage excessif des technologies mobiles de communication sur notre manière d’être en relation avec ce qui nous entoure. Cette œuvre est en quelque sorte une invitation à fermer son cellulaire, à errer sans but et à se rendre disponible à la rencontre avec autrui, avec le monde ainsi qu’avec soi-même. Elle se veut aussi un rappel de l’importance de prendre parfois le temps de contempler l’horizon, car si la magie existe, elle est incompatible avec une logique de productibilité…
– Andréanne Martin
La musique et le son nous font voyager à travers l’histoire parfois de manière réaliste et, à d’autres moments, nous créons une illusion à travers le son, pour permettre à l’audience de voyager dans l’imaginaire. Horizon est un mélange entre l’imaginaire, l’illusion et le réalisme. Par moment, nous avons l’impression d’être dans un conte et parfois, la réalité vient nous frapper de plein fouet. Le son et la musique viennent appuyer les actions et les émotions de Sara tout au long de l’histoire.
– Stéphanie Hamelin Tomala
Pour ce projet, j’ai choisi de travailler sur du papier, à l’encre de Chine. Avec les limites que cela impose ; un seul jet, pas le droit à l’erreur. Les couches d’encre diluées, la transparence et la douceur du médium ont quelque chose en commun avec le côté fragile du personnage de Sara. Sans violence, les tableaux sont donc faits dans un style assez réaliste, mais sans pour autant traduire une quelconque réalité froide et incisive. En équipe, nous avons ciblé les moments de l’histoire à privilégier, les lieux et les différentes rencontres que Sara fait au fur et à mesure que l’histoire avance.
– Geneviève Chartrand
Andréanne Martin œuvre en cinéma expérimental et en art médiatique. Elle est finissante à la maîtrise en recherche-création en média expérimental à l’UQAM. Son mémoire est un essai documentaire performatif qui vise à interroger le recours à l’errance comme stratégie pour échapper au mode de vie promu par le capitalisme contemporain. En collaboration avec des chercheurs en communication, elle a récemment réalisé Beijing, un film qui explore le lien entre le système de crédit social chinois et la banalisation de la surveillance effectuée par les entreprises privées comme Facebook. En 2018, elle a co-réalisé Chloé Virgule, un road movie documentaire qui a été présenté à La soirée de la relève Radio-Canada des RIDM, mais aussi dans plusieurs festivals de cinéma, dont à Paris, Los Angeles, Mumbai, Moscou et Belgrade.
Stéphanie Hamelin Tomala est une compositrice, violoniste, pianiste et chanteuse canadienne d’origine équatorienne et libanaise, gagnante des prix de la fondation SOCAN à quatre reprises pour sa musique originale audiovisuelle. Elle a composé la musique originale de la série L’industrie de la Vieille$$e, réalisée par Denys Desjardins, ce qui lui a valu une nomination aux prix Gémeaux en 2021. Elle a travaillé sur plusieurs films produits par l’Office national du film du Canada, dont Y’a des fois où j’aimerais me trouver sur une île déserte réalisé par Eli Jean Tahchi en 2020. Elle a été nominée dans la catégorie composition instrumentale pour sa pièce orchestrale.
Geneviève Chartrand aime les crayons. Et le papier. Elle aime bien faire des images. Des fois c’est des photos, mais elle dit que la vidéo aussi c’est pas pire. Elle affectionne beaucoup les images qui bougent. Depuis cinq ans, elle ne fait plus de peinture et ça lui manque. Une fois, juste pour tenir un pinceau, elle a repeint sa cuisine au complet trois fois de suite dans la même semaine (Opale flamboyante, Tarte au citron et Crête de pins). Elle aime aussi les mots. C’est pourquoi parfois elle écrit. Son approche artistique s’imprègne des parenthèses du quotidien, du soupir entre deux obligations et des siestes d’après-midi. Ses œuvres et ses films ont été présentés dans le cadre d’expositions et de festivals au Québec et à l’étranger.